Tableau de 1870.

Bonjour,
petite trouvaille d'hier à la bourse de Vesoul, ce superbe tableau en chromolithographie représentant des moines armés du Chassepot passés en revue par un général:


La scène se passe dans un couvent de Besançon en 1870.
Elle représente des moines qui sont peut-être des carmes (?) (robe de bure marron) et des moines trappistes (en blanc et noir) passés en revue par un général.

Rectificatif par la Bibliothèque du Monastère d’Aiguebelle: Il y a des erreurs dans le commentaire: les moines en habit brun sont aussi des cisterciens trappistes comme les autres (ce sont les frères convers qui portaient alors cet habit), les chaussures sont celles que les moines utilisaient ordinairement et le moine en blanc avec une barbe n’est pas un dominicain mais toujours un cistercien trappiste qui a gardé “l’habit de choeur” (l’habit porté à l’église, appelé coule, qui se met au-dessus de l’habit noir et blanc).

Le moine "gradé" à gauche est armé du sabre, vraisemblablement un 1845 d'adjudant d'infanterie, et porte le ceinturon à boucle de sergent major:


Les moines "soldat" sont à la position parfaitement règlementaire du portez-vos-armes avec des Chassepots et leur sabre-baïonnette 1866.
Ils portent le ceinturon 1845 d'infanterie:


Le général qui s'entretient avec le père supérieur porte son sabre 1855 d'officier d'infanterie traînant, il est habillé de sa pelisse noire et chaussé de grandes bottes souples serrées sous le genou:


Les autres officiers et un dominicain contemplent la scène.
L'un est aussi en pelisse-dolman et bottes montantes, l'autre est en capote, ceinture de flanelle garance et guètres de cuir marron à boucles:


Ce tableau est criant de vérité, on dirait même une photo en couleurs tellement les détails sont nets et exacts.

Cette scène doit se passer à Besançon, peut-être dans le couvent des Carmes?
Nous sommes à l'automne 1870, en pleine guerre franco-prussienne.

Certains moines vaquent à leurs occupations habituelles, d'autres contemplent la scène des fenêtres.

Cordialement,
CG

Bonjour crevette en effet très beau tableau !

Bravo,et merci pour ce partage....Hyper intéressant.

Superbe représentation Crevette.

J'aime les détails. Il n'y a qu'à voir les positions des mains qui tiennent les fusils, il n'y a pas deux mains identiques.
Et puis il y a les nuances de couleurs dans les robes (des plus neuves et des plus anciennes dont les couleurs sont passées).
La seule chose qui me trouble : Les chaussures. Les moines ne portaient-ils pas des sandales, notamment les Franciscains, plutôt que des chaussures ?

Tapirm72.

Salut,
La bure est plutôt marron que brun.La bure brun est porte par les franciscaines,la bure marron est porte par les Carmes, tenue qui correspond
au lieu.Car les ordres mendiantes:Dominicaines,Franciscaines,Augustins et Carmes vivent
dans les couvents en ville et pas dans les monastères clôtures du monde.

bmc

Merci pour les précisions!
En ce qui concerne les chaussures, je pense qu'ils les ont perçues en même temps que les ceinturons et l'armement.

Belle pièce! Merci d'avoir donné les détails, très intéressant

Bonsoir,
Superbe chromo d'automne de très belle facture!!
Le thème est particulier mais sympathique quand même.
Mais les visières n'étaient pas carrées en 1870 ?

Cordialement

Bonjour,
exact pour les visières carrées, à partir de 1873.
Soit l'artiste s'est trompé, ce qui serait étonnant car tout le reste semble exact, soit la scène se passe sous la 3° république et il s'agit de la "revanche", un peu comme les bataillons scolaires?
Les deux possibilités sont envisageables.

Il faut aussi remarquer le fourreau du sabre de l'autre officier qui n'a qu'un seul anneau de suspension.
Ce type de fourreau n'apparait qu'en 1882.

Autre erreur ou 3° république??

Le peintre a sans doute voulu parler de "la revanche de 1870"
Il est aussi à remarquer que les visages ne sont pas "fermés" comme en période de guerre.
Ils n'ont pas l'air grave et certains sont même souriants.
Je dirait 3ème république ce qui n'enlève rien au charme de ce tableau.

@+

Ce qui expliquerait aussi pourquoi ces moines sont armés du Chassepot, une arme rare en 1870 en dehors de l'armée régulière, mais courante dans les années 1875/80 après adoption du Gras

De toutes façons il faut que je revoie son vendeur car je n'ai pas noté tout ce qu'il m'avait dit sur la localisation de cette scène et ensuite que j'effectue quelques recherches pour en savoir plus.

Apparemment même les moines avaient le droit à une formation militaire!

Une bien belle pièce que tu nous présente là !!!!


Bravo pour cette trouvaille


A bientôt al bivouac

Bonjour,
Très beau tableau très interessant !

cdlt, Colosse71

Magnifique tableau !

Belle présentation en plus !

Salut

Je trouve ça plutot "insolite" que meme les moines de l'époque ont eu aussi droit à leurs fusils et tous le toutim avec pour " la revanche" . J'en avais jamais entendu parlé ni vu,bref étonnant, merci d'avoir fait partager ça

Salut,

wow ca c'est du tableau ! Et ba dis donc tu déniches de ces pièces !, bravo !

Salut

Superbe

Petite info : la cour ressemble à celle de mon ex collège qui a appartenu à des jésuites et autres...

MP40du25 a écrit:

Salut

Superbe

Petite info : la cour ressemble à celle de mon ex collège qui a appartenu à des jésuites et autres...

Salut, c'était à quel endroit?

Collège Victor Hugo au centre ville
J'ai redemandé à quelques personnes c'était bien ça couvent, jésuites,...
C'est une des cours à l'entrée
Pierres typiques magnifiques

Très sympa ce tableau

Je vois tout à fait où il se trouve.
La photo d'une cour que j'avais vue montrait deux étages de fenètres.
On avance!

Après ça peut être ailleurs mais c'est très probable que ce soit dans ce collège au vu de son passé.
Il y a plusieurs cours différentes là bas

Autre élément qui prouve que cette scène se passe dans les années 1880: le général et l'officier du fond sont en pelisse mle 1875.
Le port de ce vètement est autorisé d'abord aux officiers de cavalerie en 1875, puis en 1886 à tous les officiers montés d'infanterie et en 1894 à tous les officiers d'infanterie.

Les deux personnages portent les éperons, ça situe la scène après 1886.

Salut,
En 1880 les jesuites étaient exclues de enseignement par Jules Ferry.

bmc

bmc a écrit:

Salut,
En 1880 les jesuites étaient exclues de enseignement par Jules Ferry.

bmc

Salut,
c'est en effet la conséquence de la réforme de laïcité de l'enseignement.

Des écoles dites "jésuites" existent encore maintenant, mais différemment.
Jusque dans les années 60 un collège jésuite était un collège dirigé par un jésuite et animé par une équipe de jésuites.
Même si la plupart des enseignants étaient laïcs.

Au début des années 60 les effectifs de la Compagnie de Jésus diminuent fortement, le gouvernement accepte de financer les établissements religieux s'ils passent un contrat avec l'état et enfin le Concile Vatican II donne plus de place aux laïcs dans l'Eglise.

Le mode de fonctionnement et de vie de ces écoles change donc, puis une nouvelle fois dans les années 80 et enfin dans les années 90.
Aujourd'hui elles ne diffèrent plus radicalement des écoles dites "publiques".

Bonjour,

Je me disait bien que j'avais vu ce tableau quelque part !
Le voici sur sur le hors série N°7 de la Gazette des armes traitant des baïonnettes règlementaires Françaises.
Là aussi on parle de la guerre 1870. Peut être, en effet le peintre a réalisé le tableau après guerre avec l'équipement du moment sans penser qu'il avait déjà évolué.
@+

Crevette, terrible ce tableau ! quelles sont ces dimensions ? et un ordre de valeur du prix car je craque !!!!

Bonjour,
j'ai les HS 6 et 8, mais pas le 7, évidemment!
Donc on en reviendrait à 1870, erreur du peintre ou de la Gazette??
Des Chassepots chez des moines en 70 m'étonnent quand même.

Il mesure 37 x 57 cm et je j'ai eu pour 20€ sans marchander chez un vendeur amateur que je connais bien depuis plus de 20 ans.

Bonjour,
Merci Crevette, à ce prix pas d'hésitation effectivement.
Ce genre de tableau en chromolithographie a du être tiré en plusieurs exemplaires certainement comme les excellentes illustrations de Maurice Toussaint.

Et pour 3 euros de plus, un cadre en bois et verre tout neuf aux Emmaüs:

Il ne reste plus qu'à trouver où le mettre et c'est le plus difficile!