Congé limité du régiment du Dauphin 1779

Bonjour,
je vous présente ce congé limité, ancêtre du titre de permission, délivré en octobre 1779.

Il a gardé son cachet  de cire non craquelé, ce qui est assez rare sur ce genre de papier.





Attribué au soldat Lexprit Bresson pour se rendre à Avignon pour deux mois et demi environ, de début octobre à la mi-décembre.
Il est signé entre autres par le baron Jean-Baptiste du Coëtlosquet, colonel en second du régiment depuis 1777.

Le congé limité est plus rare à trouver qu'un congé définitif qui devait être précieusement gardé par son détenteur, alors qu'une fois la période de congé terminée, le document ne présentait plus vraiment d'intérêt.

Ce document est couramment appelé un cartouche était parfaitement réglementé par les ordonnance depuis 1705 :
"Il est défendu à tout officier, sous peine d'être cassés, de donner des congés, soit absolus ou pour un temps, quand ce ne serait que pour un jour, à aucun cavalier, dragon ou soldat, sur du papier ordinaire ou sur leurs simples signatures.  
Tous congés, sans exception, doivent être écrits dans le blanc des cartouches avec le signalement des soldats bien spécifié, ils doivent être scellés du cachet du régiment, signé du capitaine, approuvé du commandant, certifiés par l'officier major & visés par le commandant de la place et par le commissaire des guerres"

Les congés limités étaient divisés en deux catégories: les grands congés et les petits congés.
Les grands congés ou congés de semestre étaient donnés aux soldats de début octobre au 15 avril ; les petits congés ou congés de permission aux congés limités étaient accordés pour une durée maximum de 60 jours. Ils étaient accordés aux soldats qui ne bénéficiait pas de congés de semestre et qui devaient absolument se rendre chez eux. Ils étaient délivrés pendant les mois d'octobre à janvier qui étaient des périodes "mortes" dans les régiments. Ordinairement il en était accordés sept à huit par compagnies, mais quand les vivres étaient trop cher, on faisait partir plus de soldats, même pendant les mois de manœuvres et d'exercices, comme à l'été 1770.
Les soldats étaient payés à leur retour mais ils percevaient leur solde avec des retenues. Par exemple un soldat percevant normalement chaque mois 9 livres 10 sols à cette époque, lui était retenu 4 livres distribuées à ces collègues qui avaient fait son service pendant son absence et 2 livres 10 sols aux masses, de ce fait il ne touchait que 3 livres pour un mois.

Bonjour

Les armes de la famille Coëtlosquet dont le lion est dit mort né (sans langue et sans griffe) ce qui est particulièrement rare en dehors de la famille Mornay.

Salut à tous

" fait à METZ " c'est bien ça ????

Il ne devait sans doutes pas traîner en route s'il voulait profiter du pont ...... Et retour

à plus

Bonjour,
De Metz à Avignon, effectivement ça fait une trotte !
En diligence depuis Strasbourg c'était environ 4 jours de trajet mais je ne sais pas si un simple soldat pouvait se payer le voyage dont le coût avoisinait les 80 livres...
Peut-être pouvait-il être passager sur une gabarre qui descendait le Rhône

Bonjour,
Toutes ces pièces sont vraiment de beaux témoins de l'époque. On se demande comment un régiment pouvait recruter des soldats d'origine si lointaine.
L'état du cachet est vraiment exceptionnel.
cordialement

Bonjour, c'est vrai que ça fait loin, mais le régiment était peut-être stationné plus au sud antérieurement. Il était constitué à deux bataillons jusqu'en 1762 et a incorporé le régiment de Guyenne cette année là. Notre homme peut éventuellement venir des deux bataillons ex-Guyenne...

Au fait, vous connaissez la particularité dans l'armement de Dauphin Infanterie ?

Bonsoir,

J'en profite pour mettre la représentation de ce régiment d'après le règlement de 1779 (Isnard).

Je crois qu'ils portaient une fourche par tradition mais j'avoue que je n'en ai jamais vu et que je ne sais pas quel soldat (grade) la portait.
Cordialement.

Bonjour,
effectivement la particularité c'était la fourche de guerre, attribuée aux sergents des compagnies de grenadiers du régiment. Voici l'exemplaire de ma collection :



C'est Louis XIV qui donna cette distinction en souvenir du siège de Mons en 1691 ou les grenadiers prirent de nombreuses fourches à l'ennemi après la prise d'assaut d'un ouvrage avancé des fortifications.
La fourche n'est pas une arme à proprement parler, elle servait surtout pendant les sièges à manipuler les gabions et les fascines pour aménager un retranchement mais elle peut servir d'arme d'hast redoutable pour la défense d'une brèche.

Bonjour;
merci du partage.
Sujet très intéressant.
JC

Au fait
dans sa description physique, qu'a t'il à la joue gauche?

Merci.
JC

Bonjour,
je n'arrive pas à déchiffrer ce mot. On dirait que la première lettre st un j...

Merci pour le gros plan.
JC

Ou alors un S en première lettre

Un S certainement si on compare avec la première lettre de sourcils, mais pour le reste... Je sèche !

Bonjour CAVE CANEM.
oui, et un S aussi en fin de mot.
Il reste ces quelques lettres centrales...
JC

Avez vous lu aussi la mention ''yeux roux''.
JC

Pour revenir à la joue de notre homme.
Que peut on avoir sur la joue de notable par trois?
Grains de beauté, cicatrices,rides,blessures,taches,...

Bonjour,

Est-ce vraiment "Lexprit" dans le nom ?

Cordialement

Bonjour
oui c'est le prénom Esprit ou l'Esprit.
Assez répandu à l'époque dans le sud de la France.

JC

Je pense davantage à cela que Lexprit oui.

Merci du partage