outil de combat ...!

bonsoir
c'est quand meme pas un marteau de geologue  ou alors de géologue du 17°
alors c'est quoi ?
merci cdt Alain

Bonjour,
c'est un marteau d'armes, appelé bec de corbin:
http://www.forum-outils-anciens.com/t313-les-marteaux.htm?start=135
https://www.celticwebmerchant.com/fr/marteau-de-guerre-a-bec-de-corbin.html
Cordialement,
CG

Bonjour,

Peut-être du Viollet le Duc ?

Cdlt

Les copies quand elles sont faites avec les mêmes techniques que les originaux .......délicat de se prononcer

Un poinçon peut faire la différence, une fabrication d'époque médiévale est certainement poinçonnée.

ce qui est curieux - et ce serait alors probablement une reproduction décorative - c'est que le manche semble n'être qu'un tube métallique donc sans réelle solidité.

Un tube certes mais suffisamment épais pour avoir une bonne rigidité

J'avais pas relevé ce détail!
En fait je ne pense pas qu'à l'époque ils se soient embêtés à fabriquer un tube à la forge, la légèreté leur importait peu.
On serait plus dans la fabrication fin XIX°.
Si ça se trouve on sent peut-être la ligne de soudure dans le tube.

C'est bien la première chose que j'ai regardé on ne voit pas de soudure , mais depuis le 17ieme on sait faire des tubes soudés à la forge et relime parfait

J'ai un peu fouillé dans ma doc et j'ai appris certaines choses utiles.

D'abord ce n'est pas à proprement parler une arme car le bec de corbin n'est pas destiné à blesser ou tuer du moins au début , mais simplement à gauchir, fausser, casser une armure de plates.
Ces "armes" existaient bien avant les armures de plates, donc du temps des cottes de mailles, mais n'étaient pas utilisées au combat.

La féodalité s'interdisait d'utiliser autre chose que des armes nobles comme l'épée, et même les piétons ne se servaient en général que de fauchards, épieux, masses et grandes dagues.

Cette "convention" a duré jusqu'au XIII° siècle, et ce sont les communes qui on adopté plommées, godendags, maillets et fléaux pour les troupes levées par les villes.

Dès lors la chevalerie adopta l'armure de plates pour résister à ces vilains, mais les points faibles des armures étaient les reins et les cuisses, facilement atteignables par un piéton armé d'un marteau.

On voit ainsi apparaître en tant qu'arme de guerre les masses de plomb puis les becs de corbin à long manche de bois des piétons, et également ceux à courts manches de bois ou de fer des cavaliers.

Le bec de corbin de cavalier peut lui aussi avoir un léger manche de bois.
Par contre comme le cavalier ne s'en sert qu'occasionnellement, il faut bien qu'il l'accroche quelque part, et qu'il ne le laisse pas tomber au moment crucial.
Le manche est donc muni d'une dragonne passant par un trou, dragonne qu'il passe au poignet ou qu'il accroche au pommeau de la selle.
Quand il n'a pas de dragonne il a un crochet de ceinture.

Le problème ici c'est cette absence de crochet, trou de dragonne, et surtout de poinçon qu'un fourbisseur aurait à coup sûr apposé pour le signer.

Si le tube était en effet assez facilement réalisable et bien dressé en surface, il ne devait pas en être de même à l'intérieur et montrer la soudure de forge comme c'était encore le cas sur les douilles des premières baïonnettes à douille quelques siècles plus tard.

Il se peut que ce bec de corbin soit un original, mais il a énormément plus de chances d'être une reproduction de la période romantique de la fin XIX°.
Pour être fixé, il faudrait le faire examiner de visu par un spécialiste, par exemple JJ Buigné lors d'une bourse aux armes, mais d'autres également en sont très capables.

On peut aussi noter que ces "armes de vilain" telles que les becs de corbin ont commencé à disparaître avec l'arrivée d'autres armes de vilain: les armes à feu
Les becs de corbin avaient aussi souvent une lame courte dans le prolongement du manche, surtout ceux de piétons.
Quant à la boule (souvent assez lourde) en bout de manche court, elle servait à équilibrer la prise en mains mais aussi à donner un coup à très faible portée quand il le fallait.

En fait la chevalerie et la noblesse ont de tous temps réprouvé les armes non nobles qui permettaient au couard de tuer un courageux chevalier tout en étant caché, alors qu'il n'aurait jamais osé l'affronter l'épée à la main.

Déjà Aristote disait de l'arc "Invention maudite, vil instrument de mort venu des profondeurs obscures du Tartare, conçu par Belzébuth dans sa malignité pour la ruine de la race humaine", puis ce fut au tour de l'arbalète que n'importe qui pouvait utiliser, les armes de vilain ont longtemps été bannies de la noblesse d'un combat, et finalement les armes à feu au sujet desquelles  le chevalier Bayard préconisait de pendre ceux qui s'en servaient.

Pour regarder comment est fait l'intérieur du tube il faut utiliser une petite lampe à canon, une mini lampe torche qui entre dedans, ou un endoscope de mécanicien, trois objets que tout bon collectionneur d'armes à feu et surtout à chargement par la bouche se doit de posséder

Et le titre du post "outil de combat" est parfait car c'est effectivement ce que c'était à l'origine: un outil spécialisé pour le combat.

belle prose et excellentes explications que vous nous donnez là.

et il me vient en mémoire, spontanément, ce dialogue tenu par les Frères Ennemis - duo comique des années 70 - où il était question d'un duel :

Question de l'offensé :
"que préférez-vous, l'épée ou le pistolet à 15 pas ?
Réponse de l'antagoniste vilain :
"l'épée.... à 15 pas"

Merci crevette , toujours bien renseigné et en plus plein de détails sur l'environnement , fabrication ,usage , anecdotes ....quand un cavalier en armure avait reçu quelques coups bien donnes sur les articulations de la cuirasse imaginez la galère pour se déshabiller ......pardon se desincarcérer